97 exemplaires dont neuf sur papier bleuté.
Imprimerie Lesbordes, Tarbes, 1912.
16 pages dont la première sert de couverture.
Nous avons très peu de renseignements sur cette plaquette confidentielle qui sera rééditée huit années plus tard en 1920 chez Émile-Paul Frères à Paris.
Tristan Derème en fait référence dans une correspondance du 30 octobre 1912 à Auguste Pujolle, directeur de la revue Burdigala de Bordeaux:
Mais que devenez-vous mon cher ami? On n’a plus aucune nouvelle de vous depuis des siècles!… N’avez-vous pas eu « le poème de la pipe et de l’escargot », plaquette que j’ai faite tirer à 97 exemplaires?…
« Des siècles », c’était bien relatif. Le poète avait fait paraître dans le numéro de la revue bordelaise du mois de juillet de cette même année , un article élogieux sur Laurent Tailhade.
Les poèmes de la plaquette seront entièrement repris le 15 mai 1913, dans Les Pyrénées, quotidien local de Tarbes, dans lequel, Tristan Derème a tenu une rubrique pendant plus de deux ans.
Le poème de la pipe et de l’escargot
- Que mes poèmes soient étranges
- Je vais songer à la jeune fille que j’ai
- Tes bras ont une courbe adorable et malgré que
- Je crayonne ton nom sur la peau d’un tambour
- Et naguère aux midis de résine imprégnés,
- Chambre d’hôtel ou flotte une odeur de benzine,
- Le décor somptueux et lourd d’étoffe rouge
- Bien qu’avec passion à mes bras tu te livres,
- C’est le feuillage noir des platanes que perce
- Puisque tout est pareil aux feuillages labiles,
- Les fraises sur le plat de blanche porcelaine
- Prends ton manteau. Suspends les plaintes éternelles
- Non, ce n’est pas cela que tu avais rêvé
- Reste dans ta coquille et dédaigne, escargot,
- Lève le nez, ferme ton livre et ton pupitre.