Ici une chronologie, débutée sur une trame d’Alain Brunet, complétée par nous et appelée bien sûr à évoluer… Les changements notables seront signalés dans la rubrique Actualités.
1889
Naissance le 13 février 1899 de Philippe Huc à Marmande (47), dans une maison modeste, avec un petit jardin à l’arrière, aujourd’hui au 22 de l’avenue Christian-Baylac (anciennement rue du Temple). En 2007, on pouvait encore lire sur une plaque (inaugurée le 28 octobre 1956) au dessus de la porte d’entrée:
« Dans cette maison naquit le 13 février 1889 Philippe Huc dit Tristan Derème Poète et Homme de lettres.
Le temps renverse nos maisons
Et nous tombons plus vite qu’elles.
Nous n’avons pas mille saisons
Pour entonner nos ritournelles.
Mais vers les cendres éternelles.
Quel beau voyage nous faisons. »
1905
Philippe Huc, à Nantes, obtient une marguerite d’argent à l’Escolo gascouno de la margarido (groupe félibréen de Nérac).
Octobre : Publication de Le Renard et le Corbeau, poème comique, à Nantes.
Décembre : Réprésentation de Zella, de Philippe Huc, comédie en un acte et en vers, à Nantes.
1906
13 avril 1906 : Arrivée de Philippe Huc au lycée Palissy d’Agen. Il y rencontre Francis Carco et Robert de La Vaissière (Claudien). Il compose des vers pour le journal local l’Indépendant dirigé par Évariste Carrence.
1907
Parution de :
- La chimère vaincue.
Philippe Huc prépare le concours de contrôleur aux Contibutions directes.
Philippe Huc est surnuméraire à la direction des Contibutions directes d’Agen.
Cette année-là Béatrix Dussane, âgée de dix-neuf ans, la future égérie et amie fidèle de Tristan Derème, joue un petit rôle à la Comédie Française dans l’Amour veille.
1908
Parution de :
- Le parfum des roses fanées.
Philippe Huc est surnuméraire à la direction des Contibutions directes d’Agen.
C’est l’année où il adopte le pseudonyme Tristan Derème.
Il crée la revue éphémère Hélios et contribue à la revue tout aussi éphémère l’Oliphant.
Première lettre connue à Francis Jammes. (la légende veut qu’il se soit rendu d’Agen à Orthez, 160 km, en motocyclette pour le rencontrer)
1909
Parution de :
- Les ironies sentimentales
Il est nommé surnuméraire dans le Lot-et-Garonne, puis contrôleur des contributions directes à Castres.
Il y rencontre Touny-Léris qui dirige avec Georges Gaudion la revue Poésie et qui lui publiera sa plaquette Les ironies sentimentales.
Il contribue aux revues, Akademos (au côté entre autres, de Laurent Tailhade), Les Guêpes (dirigée par Jean-Jacques Bernard), L’île sonnante (dans laquelle il rentre rapidement au comité de rédaction au côté de Michel Puy le gérant et de Roger Frêne).
À la fin de l’année, rencontre Laure Salet à Toulouse : une histoire d’amour qui durera trois mois et quatre jours.
1910
Parution de :
- Petits poèmes
- Érène ou l’été fleuri
Il est nommé contrôleur à Arreau dans les Hautes-Pyrénées.
Le 3 octobre, Philippe Huc débute son service militaire au 12e RI, à Tarbes.
Il contribue aux revues : l’Île sonnante, Le Divan
1911
Parution de :
- Le petit cahier.
- Discours prononcé sous les tulipiers du jardin Massey à Tarbes à l’occasion du centenaire de Théophile Gautier.
2 juillet 1911 : Tristan Derème participe à la fête organisée à Tarbes pour le centenaire de Théophile Gautier. Il lit un discours et participe au dîner.
Il rencontre Paul Mieille personnalité tarbaise importante qui lui ouvrira les colonnes d’un journal dont il est le directeur.
23 septembre 1911 : Début de la collaboration de Tristan Derème à Pyrénées et Océan.
Cette année, il démarre son activité de conférencier : le 23 novembre 1911, il prononce une conférence, « Le Secret de Racine », au théâtre Lafayette de Toulouse.
Il contribue entre autres aux revues : Les Facettes (de son futur ami Léon Vérane), L’île sonnante, Le Divan, et grâce à Francis Carco à Rhythm (une revue anglaise codirigée par John Middleton Murry et Katherine Mansfield).
1912
Parution de :
- M.de Mun et la Poésie.
- Le poème de la pipe et de l’escargot.
En août 1912 parution dans la revue Rhythm de l’article fondateur de l’École Fantaisite sous le titre Lettre de France partie II, esquisse de la poésie française actuelle par Tristan Derème.
22 août 1912 : Début de la collaboration de Tristan Derème au quotidien Les Pyrénées, de Tarbes.
25 septembre 1912 : fin de son service militaire.
Septembre 1912 : Philippe Huc est nommé contrôleur des Contributions directes, à Cazères-sur-Garonne en Haute-Garonne.
Il contribue entre autres aux revues : Les Facettes, L’île sonnante, Divan, à Rhythm, Le cahier des poètes (de son ami Francis Carco), Burdigala, Vers et prose…
1913
Parution de :
- La flûte fleurie.
6 février 1913 : Conférence de Tristan Derème à Toulouse, aux Variétés, sur le thème « La fantaisie dans la poésie nouvelle ».
17 juillet 1913 : dernière chronique de Tristan Derème dans Les Pyrénées.
En août, témoin au procès d’assise très médiatisé de la poétesse d’Agen, Alice Crespy, avec laquelle il a eu une liaison, accusée du meurtre de son amant, l’abbé Chassaing.
Il contribue entre autres aux revues : Les Facettes, L’île sonnante, Le Divan, Le cahier des poètes (de son ami Francis Carco), Burdigala, La petite revue du midi de Paul Martignon, Le feu, Vers et prose…
1914
Parution de :
- Le laurier du Kaiser
22 août 1914 : Mort du colonel Louis Huc, à Bertrix (Belgique), père de Tristan Derème
Philippe Huc est mobilisé au 23e régiment d’artillerie de campagne, à Toulouse.
1914-1918
13 novembre, il est nommé brigadier au 23e régiment d’artillerie.
Il sera affecté en compagnie de Pol Neveu, avec qui il restera très lié, à la garde des oeuvres d’art du Louvre conservées au musée des Augustins à Toulouse. Il rencontre Charles Derenne infirmier militaire, correspond longuement avec Paul-Jean Toulet, Philippe Chabaneix, Jean Lebrau…
En 1916, il est nommé maréchal des logis.
Au cours de cette période il collabore régulièrement à l’hebdomadaire humoristique et littéraire Le Cri de Toulouse avec des échos et des récits humoristiques.
1918
Congés militaires à Toulouse. Il réside au 6(?) rue d’Austerlitz.
En décembre 1918, il fait paraître une série de sept chroniques consacrées à Leconte de Lisle dans le quotidien tarbais Les Pyrénées.
1919
Il s’installe à Tarbes ?
Nouvelle longue collaboration avec Les Pyrénées. Il en devient pratiquement le rédacteur en chef !
Le Maréchal Foch le remerciera dans un courier sur son traitement journalistique de sa visite dans les Hautes -Pyrénées en septembre.
En octobre, officialisation de sa collaboration avec Armand-Achille Fould. Le journal Les Pyrénées devient l’outil de propagande du candidat aux élections législatives. Tristan Derème y rédigera (entre autres!) une série d’articles politiques et polémiques de soutien à Fould : Les flèches.
Armand-Achille Fould est élu député (liste républicaine d’Union Démocratique et Libérale) pour la première fois le 16 novembre 1919 devant le Parti Radical de Gauche.
1920
Destination Paris.
Philippe Huc est contrôleur des Contibutions directes, à Paris.
Parution d’une réédition du Poème de la pipe et de l’escargot chez Émile-Paul frères
Il habite 25 avenue d’Orléans puis 20, rue des Halles.
1921
Parution de :
- Le poème des chimères étranglées
- Quelques vers de feu M. Decalandre
Philippe Huc quitte l’administration pour devenir le secrétaire d’Armand Achille-Fould, député des Hautes-Pyrénées. Il s’installe 19, rue de la Pompe, adresse parisienne qu’il conservera jusqu’à la fin de sa vie.
Collabore à diverses revues et est membre fondateur de la Muse Française (le n° 1 paraît le 10 mars)
Le 9 juillet décède son ami Jean Pellerin.
Des vers de Derème sont lus au cours des matinées poétiques de la Comédie-Française.
Naissance de Jacques, fils de sa soeur Madeleine et Georges Gautraud, qui deviendra quelques années plus tard « Patachou ».
1922
Parution de :
- La verdure dorée
Il est élu membre de la Pléïade. Il remplace Joachime Gasquet au côté de Charles Maurras, Anna de Noailles, Paul Valéry, Pierre Camo, Chareles Derennes, Fernand Mazade, Xavier de Magallon.
Il fréquente le salon d’Aurel et rentre au comité Catulle Mendès sur la demande insistante de Jeanne Catulle-Mendès.
Le 11 mars, il rencontre Béatrix Dussane après une matinée poétique à la Comédie-Française.
1923
Le 24 janvier il rencontre Anna de Noailles.
27 février 1923 : TD donne une conférence aux « mardis poétiques » du Caméléon (241, bd Raspail)
En avril, il séjourne à Tarbes, à l’hôtel Moderne. Pour dire qu’il fera fréquemment des voyages de « travail » à Tarbes. Chaque été il se rend chez sa mère à Saint-Pée Oloron-Sainte-Marie.
Il fréquente les matinées poétiques du Caméléon.
Il rajoute aux revues auxquelles il collabore : La revue hebdomadaire, l’Écho de Paris, La revue Fédéraliste (Lyon).
1924
Parution de :
- L’enlèvement sans clair de lune ou les propos de et les amours de Théodore Decalandre.
Jacques Ibert met des poèmes de Tristan Derème en musique, qui sont interprétés par Marie-Louise Asso, le 30 janvier 1924 à la Société musicale indépendante de Paris
Le 23 mars, diffusion d’une émission de trois quarts d’heure, lecture poétique avec Anna de Noailles. L’émission a été préparée le 6 mars, à l’École supérieure des PTT.
Il ajoute une collaboration à la Revue de Paris…
1925
Parution de :
- Fausse mort de Théodore Decalandre,
- Le Quatorze Juillet ou petit art de rimer quand on manque de rimes
- Arabesque sous l’azur ou le destin des poètes
- La bride et le cheval, ou le souvenir de Jean-Marc Bernard,
Tristan Klingsor peint le tableau Une soirée au Divan en mars 1925. Tristan Derème y est représenté.
Il collabore au Gaulois …
1926
Parution de :
- Guirlande pour deux vers de Gérard de Nerval
Première apparition dans la Revue des Deux Mondes le 15 mars.
1927
Parution de :
- Decalandrier ou de l’autobus Passy-Bourse à la poésie pure, X. (attribué à Tristan Derème)
- En rêvant à P.-J. Toulet (sur quelques-unes de ses lettres ou le temps de naguère de M.Decalandre)
- Les pommes du figuier
- Le livre de Clymène
- Le zodiaque ou les étoiles de Paris
- Toulouse
En octobre Tristan Derème reçoit la Légion d’honneur en même temps que Joseph Kessel, Maurice Martin du Gard…
En décembre démarre sa collaboration au Figaro avec sa chronique Au jour le jour…
1928
Parution de :
- Le ballet des muses
- Le navire et la maison
- L’enfant perdu
- Querelle des comédiens et des poètes, Béatrix Dussane et Tristan Derème
- Dédicaces, petit volume publié à l’occasion de la vente d’un amateur de Passy, florilèges d’envois et d’impromptus de Tristan Derème
- Sous les troènes du Béarn, Autour de La Fontaine et de ses Élégies
Le 7 mars, il donne une conférence avec Beatrix Dussane, La Querelle des comédiens et des poëtes, à l’Université des Annales (conférence répétée le 20 mars et refaite à Bruxelles le 23 mars).
1929
Parution de :
- L’Étoile de poche,
- Patachou petit garçon
- Poèmes des Colombes
Nouvelle rubrique au Figaro, Le billet de minuit.
1930
Parution de :
- Seuil fleuri
- Caprice
- Le véritable impromptu des Champs-Élysées. Pour 60 de ses amis
- Patachou petit garçon
- La rime de Virgile et des Japonais
René Juillard lui demande de faire partie du comité de lecture de Séquana (le premier club de livres sur abonnement ?)
1931
Parution de :
- Les compliments en vers de Patachou
- Plaisirs du Béarn, collectif dont Tristan Derème
- Les rêveries tarbaises
- Songes du poète
Le 27 janvier Armand-Achille Fould est nommé sous secrétaire d’État au ministère de l’Agriculture dans le premier gouvernement de Pierre Laval, et Tristan Derème devient son chef de cabinet. Dans le Figaro on peut lire « Clymène rue de Varenne ».
Le 13 juin Armand-Achille Fould est nommé sous secrétaire d’État au ministère de l’Agriculture dans le deuxième gouvernement de Pierre Laval, et Tristan Derème reste chef de son cabinet
Patachou petit garçon est traduit et édité en Anglais.
1932
Parution de :
- Les histoires de Patachou
Le 14 janvier Armand-Achille Fould est nommé Ministre de l’Agriculture dans le troisième gouvernement de Pierre Laval. Tristan Derème est maintenu chef de cabinet.
Le 20 février Armand-Achille Fould est nommé sous-secrétaire à la Défense dans le gouvernement de Tardieu. Tristan Derème est toujours chef de cabinet.
Le 2 juin, fin de la carrière ministérielle de Fould qui redevient député et Tristan Derème demeure son secrétaire.
1933
Yvette Guilbert interprète des poèmes de Tristan Derème mis en musique.
Le 30 avril Anna de Noailles décède. Tristan Derème est à son chevet. (?)
1934
Parution de :
- Le poisson rouge
Le 1er décembre première parution des « Propos de Polyphène Durand » dans la Nrf n° 255.
1935
Parution de :
- Ronsard
- Violon des muses
1936
Parution de :
- L’escargot bleu
- Boileau
1937
Parution de :
- La tortue indigo
Le 1er mars, dernière parution dans la Nrf.
1938
Parution de :
- Vieilles médecines
- Le poème des griffons
Le 16 mars, Tristan Derème reçoit le grand prix de littérature de l’Académie française.
Il sera sollicité par Gaston Gallimard mais restera fidèle à Grasset.
1939
Parution de :
- L’onagre orangé
1940
Le 1er juin malade, bouleversé par le drame national, sans travail, sans revenu fixe, il quitte Paris pour s’installer à Saint-Pée chez sa mère.
1941
Parution de :
- Tourments caprices et délices ou les poètes et les mots
24 octobre : Tristan Derème meurt à Oloron.