Je vous ai déjà parlé de ces bloggers qui chaque nouvel an s’entêtent à nous servir le poème de Tristan Derème débutant par Voici la nouvelle année dans sa forme tronquée : si vous avez raté l’épisode, retrouvez mon article de janvier 2014 : c’est ici.
Quant à moi pour mes vœux et pour rester avec un poème, je vous en proposerai un dont la plaquette dans laquelle on le trouve a une courte histoire originale: en fait on ne sait pas grand chose sur celle-ci.
Est-ce Tristan Derème alors en poste comme Contrôleur des contributions directes à Cazères-sur-Garonne qui en a pris l’initiative pour faire une « surprise à ses amis »? Tristan Derème livrait alors des chroniques et des poèmes dans un hebdomadaire économique et touristique régional, Pyrénées Océan dont le siège était à Tarbes, une plaquette de son Discours sous les tulipiers à l’occasion du centenaire de Théophile Gautier venait aussi d’y être imprimée… La vie culturelle tarbaise était en ébullition comme en témoigna plus tard Paul Mieille avec comme acteurs principaux Jean Lebrau et Tristan Derème.
Michel Décaudin dans son ouvrage de 1982, Les poètes fantaisistes, présente cette fameuse plaquette comme une sorte de manifeste de l’École Fantaisiste alors à son apogée.
Manifeste plutôt intime, discret et léger puisqu’il ne comportait que 8 pages et quatre poèmes de quatre poètes différents. Il fut imprimé à seulement 20 exemplaires dans une imprimerie inconnue de Tarbes en 1911. Cette plaquette avait pour nom: PETIT CAHIER .
Un des quatre poèmes était donc de Tristan Derème et avait pour titre « L’oeil du Rat » . Nous y trouvons les deux vers :
…L’ombre émouvante est dans les choses minuscules,
et je me tais pour écouter les crépuscules…
À méditer et Bonne Année !