À Tarbes le marché a traditionnellement lieu le jeudi. Il existe un coin brocante sur une place entourée de grands platanes, sans-doute séculaires, nommée Le Foirail. J’y ai trouvé une plaquette de 71 pages : Guirlande pour Tristan Derème à l’occasion du centenaire de sa naissance. Je soupçonne le brocanteur, connaissant mes goûts, de l’avoir glissée au milieu d’ouvrages sur Lourdes.
Le centenaire de la naissance ?
C’était en 1989. Dans l’introduction à une série de sept articles, l’auteur nous glisse, après avoir parlé d’une résurrection souveraine de Paul-Jean Toulet depuis une dizaine d’années : « il semble que la résurrection de Tristan Derème ne soit pas encore pour demain. Peut-être pour après-demain ? Que cela ne nous empêche pas, en tout cas, d’assurer dès aujourd’hui un peu de la continuité de tout culte de cet ordre… » Résurrection ? 17 ans après, la pierre tombale n’a pas roulé. Pour s’en convaincre il suffit de pianoter Tristan Derème en entrée sur des sites internet tels que A*.fr ou F*.com. Résultat : Patachou petit garçon (1929) dans une réédition régionale Atlantica 1994 ! Et c’est tout.
Heureusement sur R.R.B.com : 363 fiches en 0,01 secondes. De quoi faut-il s’étonner ? Des 363 ouvrages anciens disponibles ou du temps qu’il a fallu pour les trouver.
L’escargot arrive.
J’ai loupé ce centenaire là. Je proposerais bien le mien. 1906-2006 : celui de la rencontre de Philippe Huc qui allait bientôt prendre pour nom Tristan Derème, il a alors 17 ans, avec Francis Carco et Robert de la Vayssière au lycée Bernard-Palissy d’Agen. Eux pions, lui élève, mais tous les trois épris de poésie. Nous reparlerons sûrement de cette fraternité de sensibilité qui allait se constituer.
Cette année là, Tristan Derème éditera une plaquette hors-commerce de 8 pages, chez Marque, Oloron Sainte-Marie, Le Tiroir Secret.
Plaquette qui me reste encore aujourd’hui, secrète.