À Tournay, petite ville des Hautes-Pyrénées, s’échappe plein ouest, de la place d’Astarac une rue qui a pour nom « de la Poésie ». Vous vous y engagez et une quinzaine de mètres plus loin vous vous retrouvez devant la maison natale du poète Francis Jammes. N’y a t’il pas plus beau trajet ? Et de s’imaginer présent à la réunion du conseil municipal au cours de laquelle fut décidé de baptiser cette rue ainsi…
La rue de la Poésie de Tournay mesure une quinzaine de mètres. Et d’en revenir à une chronique de Tristan Derème, La critique au mètre, que nous trouvons à la page 258 du Poisson Rouge. Il nous raconte l’histoire d’un homme qui a décidé de mesurer toutes les rues de Paris portant nom de poète afin d’établir une échelle de critiques objective car dit-il :
« …J’ai pensé très raisonnablement, qu’un homme seul était trop faible pour juger de tels concurrents et régler l’ordre de leurs mérites. Alors, j’ai eu l’idée de faire humblement et prudemment confiance à une manière de règle déjà fondée par une docte assemblée, qui nous représente [le conseil municipal de Paris], et qui a donc licence d’exprimer, avec clarté, ce que nous ne pensons qu’obscurément. J’ai accepté ses jugements supérieurs et la manière établie de célébrer, dans Paris, la gloire des poètes… »
Je vous laisse par vous-même en découvrir le résultat dans la suite de la chronique. Mais nous ne quitterons pas sans avoir parlé d’une ville qui nous intéresse : Tarbes.
rue Jules Laforgue, 350 mètres
rue Théophile Gautier, 290 mètres,
rue Tristan Derème, 50 mètres, oups !
nulle voie pour Isidore Ducasse.
et la rue de la Poésie de Tournay, 15 petits mètres…Soient quelques dizaines d’anciens pieds, de quoi faire de jolis alexandrin