4 poèmes de Tristan Derème
Musique, Jacques Ibert
Éditions musicales Alphonse Leduc Paris,  1923
22 pages

 

Les poèmes extraits de La Verdure dorée sont:

  1. Comme J’allais, dédié à Charles Panzera (baryton suisse, 1896-1976)
  2. Tiède Azur, dédié à Marie-Louise Asso (cantatrice, membre avec Arlette Taskin et Fanny Malnory Marseillac du Trio vocal de Paris)
  3. Cette grande chambre, dédié à Henri Fabert (compositeur,?)
  4. Personne ne saura jamais, dédié à  Véra  Janacopoulos (soprano brésilienne, 1896-1956)

 

Jacques Ibert
Jacques Ibert

Jacques Ibert, quelques mois après la mort du poète confiera:

 C’est une suite de quatre mélodies écrites sur des poèmes de Tristan Derème. Tristan Derème est mort il y a quelques mois, ayant à peine dépassé la cinquantaine. Sa mort m’a profondément affecté, car je l’aimais tendrement. C’était un poète délicieux, au cœur d’or, à l’imagination sans cesse en éveil, et qui pensait, jouait, mangeait, dormait, rêvait en poésie. Tout lui était prétexte à rimes, depuis la pipe culottée qu’il fumait sans arrêt, (heureux temps!), jusqu’à l’escargot qui cheminait le long des murs de sa maison de Passy. Il avait été contrôleur des contributions, et jamais, jusque là, je n’aurais cru que ce corps de fonctionnaires généralement réputé pour sa gravité et son austérité, put donner naissance à un être aussi débordant d’humour, de malice et de fantaisie, qu’était Tristan Derème. C’était lui qui racontait, avec un accent inimitable (il était de Marmande), l’histoire bien connue du petit garçon dont la maman attend un bébé. Vous la connaissez.
On est à la veille de Noël, et l’évènement est proche. Le papa va trouver son petit garçon et lui demande: »Dis moi, Claudinet, tu sais que le petit Jésus va venir ce soir apporter un bébé à ta maman. Qu’est-ce qui te ferait le plus plaisir pour ton Noël: un petit frère ou une petite sœur? ». Et le jeune Claudinet de répondre d’un air pénétré: »J’aimerais mieux un cheval mécanique. » Mais ce malicieux poète était aussi un tendre. Un rien l’émouvait: un rossignol sur une branche, une fleur dans un vase. Sous des dehors de franche gaîté, il cachait une âme mélancolique dont on trouve le reflet dans la plupart de ses poèmes. Nul mieux que lui n’a dépeint la douceur de la campagne d’Ile de France, la poésie si particulière des jardins de curé, et les effusions des cœurs simples et purs. D’ailleurs, vous allez en juger à la lecture des quatre poèmes très différents que j’ai mis en musique et dont j’espère n’avoir trahi ni l’esprit ni la fraîcheur.

(Jacques Ibert, archives familiales in Catalogue de l’œuvre de Jacques Ibert, Alexandra Laederich, Georg Olms Verlag 1998)

 

 

Ci-dessous un exemplaire avec envoi à la célèbre cantatrice française et professeur de chant, Claire Croiza ( 1882-1946).

1923 - Quatre poèmes de la Verdure dorée mis en musique par Jacques Ibert

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