– Sous le nom de Tristan Derème, préface de Philippe Huc sous la forme d’un quatrain.
– Paris, Société française d’Imprimerie et de Librairie. Ancienne librairie Lecène, Oudin et Cie , 15, rue de Cluny.
– 83 pages sous couverture jaune.
– 60 poèmes
– 120 mm x 180 mm.
– Il a été tiré 5 exemplaires numérotés sur Japon.

En 1910, Tristan Derème passe le début d’année chez ses parents, 34 allées des Demoiselles à Toulouse. Il est alors surnuméraire des contributions directes. En avril, il est nommé à Arreau en Hautes-Pyrénées et en octobre il débutera son service militaire au 12eme régiment d’infanterie de Tarbes.

Nous rencontrons dans ce recueil deux fois le prénom Laure dans le même poème. C’est l’amour, la muse qui habite ces poèmes. LaureLaure Salet, avec qui l’auteur a eu une aventure l’hiver 1910. Il faut noter que dans toute sa production poétique, nous ne trouvons qu’un seul prénom qui fasse explicitement référence à la vie privée  de Tristan Derème: Laure. Nous retrouverons Laure dans un autre recueil et ensuite le poète utilisera généralement Clymène pour dissimuler l’identité de ses amours.

Ainsi, dans Petits poèmes, dans le poème  Le Passé maugréait et frappait à la porte (le II de la partie I)


Laure, dans la maison à l’ombre des sureaux,
songeuse, tu brodais derrière les carreaux,
et si j’apercevais un livre à ta fenêtre,
je sonnais à la grille…

 

….
Laure, où sont tes cheveux, tes mains et ton visage?

Table des poèmes

Tristan Derème ne donnait généralement pas de titre à ses poèmes, souvent un numéro en chiffres romains. Dans la table de Petits poèmes, uniquement trois parties sont signalées.
Nous donnons ici pour information la liste des poèmes avec leur numéro en chiffres romains.

Petits poèmes
Allez et que l'amour vous serve de cornac
IIComme j'allais, couvert de la poussière du voyage
IIILe Passé maugréait et frappait à la porte
IIIIJ'exprimais autrefois d'une façon morose
IIVDroite, dans la candeur des voiles, à l'orée
IVD'allégresse vibrant de la nuque au talon,
IVIMon espérance était tombée
IVIILe vent perce la porte et souffle sur le feu
IVIIITu parus. Mais les doigts posés sur le loquets
IIXLe temps est achevé des cris et des tempêtes
IXCelui qui partira loin de la ville, qu'il le
IXIQuand tu m'auras quitté (ne lève pas les bras)
IXIIJ'avais toujours rêvé d'éternelles amours
IXIIIO vous qui par le bout du nez me conduisîtes
IIIVieille arquebuse entre les vieilles arquebuses
IIIILa maison où je l'ai connue
IIIIIEntre la vie et moi tirant un voile épais
IIIVDébouchons l'encrier et, du titre à la table
IIVÀ quoi bon te chercher, gloire, vieille étiquette !
IIVIToi qui passes foulant la neige de la rue,
IIVIIQuand on n'a plus ni sou, ni bûche, ni fagot
IIVIIISi tu as bu le vin suprême des idées
IIIXElle disait : le bonheur vient on ne sait d'où
IIXPar les matins d'hiver, quand je lisais tes lettres,
IIXIJ'ai laissé de mon cœur tout le long du chemin
IIXIILes jours sont plats comme des soles
IIXIIICe sera la maison blanche avec un arbuste
IIXIVDans l'odeur des œillets, du fenouil et du buis
IIXVCe soir d'octobre est lourd comme ta lourde chevelure
IIXVIAux soirs tristes, devant la table d'un café
IIXVIISi je dois ne jamais oublier les sentiers
IIXVIIIDes mois ont fui ; mais ma pensée
IIXIXMon désespoir vers toi grave et silencieux
IIXXJe revis doucement d'anciennes pensées,
IIXXIDans la froideur de l'aube hivernale, il bruine
IIXXIIParmi la brume et la tristesse du matin,
IIXXIIIMaintenant que tes yeux sont clos et que ta voix
IIXXIVLe jardin bourdonnait de soleil et d'essors,
IIXXVMaintenant que la neige a blanchi la maison
IIXXVISouffle ta lampe ! Le matin
IIIIFemme aux yeux de langueurs suaves et de fièvres
IIIIILe vent hurle, et dans sa monstrueuse colère
IIIIIILa porte du jardin donne sur la ruelle
IIIIVQuoi ! Pourrais-je envier
IIIVGirouette, tu peux crier sur les ardoises,
IIIVIRegarde le jardin abandonné, le banc
IIIVIIDans le calme, la barque se balance
IIIVIIIFumerai-je au soir de ma vie
IIIIXDénouons les rubans mauves qu tu voulus
IIIXAh ! Jeter les filets crevés, les hameçons
IIIXIL'espérance apparut et tu lui ressemblais
IIIXIIDélaissons, s'il te plaît, Baruch de Spinoza
IIIXIIIRegarde. La glycine a jauni sur la porte
IIIXIVEn l'honneur de ton nom je veux sonner du luth
IIIXVVois ! Le ciel est clouté d'étoiles cristallines
IIIXVILes souvenirs ce soir vibrent comme des mouches
IIIXVIIVous que je vois dans la clarté des lampadaires
IIIXVIIIVa ! Tu n'es qu'un femme, une fleur vide, rien !
IIIXIXEt tu disais : Vous tous qui souffrez d'insomnie
IIIXXL'enthousiasme, comme un peuple de frelons
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